Voici quelques écrits et reflexions d'organistes et de clients sur le travail du personnel de la Manufacture d'orgues B.Aubertin et en particulier sur celui de Michel Gaillard et de son équipe.


ARTICLE PARU DANS LES DNA DU 24.05.2022

Dans les coulisses d’un garage

« organique » à Wittenheim

 

L’atelier du facteur d’orgues,installé à Wittenheim, en est encore à ses débuts, ce qui n’empêche pas ses artisans, Michel Gaillard et Bruno Helle en tête, de « turbiner », d’une restauration à une autre. Visite d’un « garage organique » encore assez rare, du moins dans son fonctionnement, en Alsace.

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L’un des premiers mots venant à l’esprit, en découvrant ce mercredi-là le 25, rue d’Ensisheim à Wittenheim, un monde en suspens composé d’orgues et d’artisans, c’est le mot « garage ». Un garage « organique ». Le piano, dans l’entrée, donne le ton. La pièce attenante, encombrée mais paradoxalement rangée, accueillant ce qui ne ressemble pas encore à un orgue pour la chapelle Notre-Dame-du-Chêne de Ruelisheim, vient confirmer cette première impression. Chaque pièce semble servir d’espace de stockage. Ici, du bois. Là, des tuyaux en étain, en plomb.

Ailleurs des chiffons, de la colle, des feutres, des pinces, des scies, des vis… L’inventaire à la Prévert ne suffirait pas à énumérer tout le matériel nécessaire à l’ouvrage.

Un bâtiment resté inoccupé pendant sept ans

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Pour les explications, direction la cuisine, curieusement…épurée. Michel Gaillard, connu à travers le Haut-Rhin – et même l’Hexagone – comme facteur d’orgues et organiste, ainsi que Bruno Helle, président, depuis quinze ans, de l’association Art et culture de Sainte-Barbe, confessent qu’ils n’ont pas fini de « s’installer ». « Nous avons récupéré ces locaux, mis à disposition par la mairie, en septembre 2021. Ce bâtiment est resté inoccupé pendant sept ans. Comme Bruno Helle et Michel Gaillard, ici dans la grange située à l’arrière de l’atelier du facteur d’orgues, qui va leur servir à « monter de grands instruments ».

On a tout de suite turbiné, on a à peine eu le temps de débroussailler, de réparer la chaudière,de nettoyer la cuisine ou certaines pièces pour y stocker du matériel. »

Turbiné ? C’est que ce projet de restauration et d’agrandissement d’un orgue pour la chapelle voisine n’est pas leur « coup d’essai ». C’est même ce qui a réuni le binôme la vingtaine de membres de l’association wittenheimoise, en 2016, quand Michel Gaillard et Bruno Helle se sont donné rendez-vous pour un défi de taille : restaurer et agrandir l’orgue de l’église Sainte-Barbe datant du milieu des années 1960. « 8000 heures de bénévolat » et « un demi-million d’euros » économisés ayant permis de « faire cadeau d’un demi-million d’euros à la municipalité » plus tard, l’orgue – ou plutôt la « réunion » de deux instruments de la même manufacture d’orgues, celui de Sainte-Barbe et celui d’un autre édifice wittenheimois, Sainte-Marie – a été installé le 1er décembre 2019, pour les 90 ans de l’église. Plusieurs célébrations, dont « quatre concerts, pour l’aspect inaugural », devaient suivre avant que le Covid-19 n’interrompe la vie culturelle et associative.

Leur implication semble en tout cas ne pas avoir été oubliée. Il aura fallu attendre la mise à disposition du bâtiment, comprenant d’ailleurs une cour et une grange fort utile pour « y monter de grands instruments ». Pour l’association,quittant ainsi son atelier étriqué dans le presbytère de Sainte-Barbe, c’est un « petit miracle .». À présent, celle-ci peut se concentrer sur l’essence même de cet atelier de facteur d’orgues.

« Ce que nous voulons, c’est aider les églises n’ayant plus les moyens d’entretenir, de restaurer ou de se pourvoir d’un orgue, quand il n’y en a pas. Bien entendu, nous avons aussi à coeur de faire vivre la structure, maintenir la motivation et les ‘‘troupes’’ en alerte », reprennent Bruno Helle et Michel Gaillard.

.Pour ce qui est de la chapelle Notre-Dame-du-Chêne de Ruelisheim, l’association, subventionnée par la municipalité ainsi que sa voisine wittenheimoise, a acheté un orgue en Allemagne.

D’après Bruno Helle et Michel Gaillard, il ne s’agirait ni de la première – « à Sainte-Marie, un orgue allemand d’occasion avait déjà été acheté, en l’état, par le conseil de fabrique » –, ni de la dernière acquisition issue d’outre-Rhin. « Ce que l’on constate, c’est que beaucoup d’églises ferment en Allemagne. Plus assez de curés, moins de monde à la messe, des édifices cultuels désacralisés… Toujours est-il qu’il y a des orgues à récupérer ! » L’instrument en question est un orgue à tuyaux acheté par l’association, là encore d’occasion, « en mauvais état ». Il est en train d’être remis à neuf et légèrement agrandi « avec des pièces d’ailleurs ». Ce projet devrait être concrétisé, à Ruelisheim, d’ici l’automne 2022

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D’autres projets sont évoqués par le Ruelisheimois et l’Illzachois. « À présent que le bâtiment est aux normes, pourquoi ne pas faire découvrir l’orgue de Sainte-Barbe à de jeunes élèves, accueillir des groupes à l’atelier, leur faire même découvrir un métier rare, proche de l’artisanat d’art ? »

 

Autre projet pour « faire vivre l’association » ? Un deuxième CD autour de l’orgue de Sainte-Barbe, De la Renaissance à nos jours, avec l’organiste natif de Mulhouse Pascal Reber, est en préparation et devrait être diffusé en juin. Le premier, À la découverte de l’orgue de Sainte-Barbe, avec Michel Gaillard à l’orgue, Marie Bochelen, professeur à Wittenheim, au chant – et une mise en musique par le service culturel de la Ville de Wittenheim – circule déjà.

 

Ce qui va au-delà du projet, par contre, c’est ce ciné-concert, prévu le 10 septembre à Sainte-Barbe, avec Thierry Escaich, organiste et compositeur français bien connu sur la place parisienne. Entrée gratuite pour voir, « enfin », l’orgue « en lumière ». Et les « artisans organiques » transmettre leur passion.

 

Textes et photos : Pierre GUSZ

 

SE RENSEIGNER  : Plus d’infos en écrivant à Bruno Helle : bruno.helle@sfr.fr

 

SUR NOTRE SITE INTERNET : Un diaporama consacré à l’atelier du facteur d’orgues à

Wittenheim.

(Extrait du journal “Les Dernières Nouvelles d’Alsace “ du 25 mai 2022)


1° Article paru dans la revue Belge "L'ORGANISTE"

À MARQUISE (PAS DE CALAIS),

UNE INTÉRESSANTE RESTAURATION "COLLECTIVE" D'UN ORGUE "ININTÉRESSANT"

(Extrait d'un article de Luc De Vos)

L'église St Martin renferme un orgue dont la restauration présente la particularité d'avoir été réalisée en bonne partie par une équipe de bénévoles locaux, sous la direction du facteur d'orgues Michel Gaillard de la Manufacture d'Orgues Aubertin (Courtefontaine dans le Jura) qui les a formés et leur a indiqué les processus à suivre.

Par ailleurs, cette restauration se singularise aussi par le fait qu'elle s'opposait à la directive officielle, celle d'un expert de la région dont les conclusions étaient que l'instrument "ne présente plus le moindre intérêt historique compte tenu des outrages qu'il a subi (sic), que sa réfection ne présenterait que peu d'intérêt tant sur le plan musical que mécanique". Ce qui condamna les marquisiens à se passer de certaines aides publiques.

SA RESTAURATION

En août 2005 fut donc créée l'Association des Amis de l'Orgue de Marquise" (AAOM) avec pour but premier de sauvegarder puis de restaurer cet instrument légué par le anciens afin de le transmettre aux générations futures. Elle s'est mise en rapport avec plusieurs facteurs d'orgues pour connaître la faisabilité d'une restauration et a établi les démarches officielles auprès des autorités. Dès juillet 2006, l'orgue est démonté et replacé sur la tribune de la nef principale, ce qui a permis de supprimer la tribune du transept lors des travaux de restauration de l'église et de redonner lumière et majesté à cette partie de l'église. C'est là le début des chantiers annuels avec l'équipe d'une dizaine de bénévoles dont l'organiste de la cathédrale de Boulogne sur Mer. Didier Hennuyer, qui a fait également office de conseiller technique. Ils participèrent activement aux tâches suivantes :

- Démontage de l'instrument et déplacement sur la tribune de la nef centrale.

- Nettoyage approfondi avant stockage de l'ensemble des pièces constituant l'orgue (plus de 8000).(tuyaux, pièces de mécanique etc.)

- Restauration du moteur ventilateur.

- Mise à blanc complète des sommiers avant restauration par le facteur d'orgues.

- Décapage et restauration de la façade et du buffet de l'orgue qui était recouvert de plusieurs couches de peinture faux-bois.

- Réfection du pédalier avec fabrication de nouvelles marches.

- Nettoyage et décapage de la console.

Cette collaboration s'est poursuivie durant les travaux de restauration, de remontage et d'harmonisation. Trois facteurs d'orgues de la Manufacture Aubertin ont été présents sur le site durant plus de trois mois, aidés d'un ou plusieurs bénévoles, nourris et logés par différentes familles. Vu la difficulté pour rassembler tous les fonds, il fallut retarder d'un an les derniers travaux qui se sont finalement terminés en janvier 2012, suivis au mois de mai par la bénédiction de l'orgue.

Le budget total fut financé à 80% par des dons de personnes physiques ou morales et les activités de " l'Association des Amis de l'Orgue" en particulier les concerts où les artistes se sont produits gracieusement. Le reste du financement provient de subventions de la municipalité (propriétaire de l'orgue) qui a suivi avec attention les efforts de préservation de ce patrimoine après avoir engagé les importants travaux de restauration de l'église, du pays Boulonnais et de la réserve parlementaire grâce à l'intervention de M. Lang.

IMPRESSIONS

L'instrument restauré ne manque vraiment pas de qualités et d'intérêt tout en étant un bel exemple de valorisation intelligente de diverses strates et donc d'une véritable préservation du patrimoine, sans compter cette importante plus-value qu'a générée une telle "oeuvre collective de restauration"

En conclusion, une belle aventure qui se termine bien, grâce au fait que les bénévoles étaient parfaitement encadrés par des professionnels compétents, condition sine qua non pour éviter les désastres !

(A noter que plusieurs videos concernant la restauration et la bénédiction se trouvent sur Youtube et Didier Hennuyer a enregistré en 2012 un CD intitulé "Marquise un orgue ressuscité".)

 

2° Au sujet des orgues de St Rémi de Forbach (extrait de la plaquette de l'inauguration)

3° Au sujet des Orgues de la paroisse de Metz Queuleu (Compte-rendu des membres du Conseil de Fabrique) 

 

 

4°    Extrait de la plaquette de l'inauguration de l'orgue de THANN

 

5° Extrait du Journal DNA au sujet de l'orgue de Thann

 

5° A propos de l'orgue de Chateau Salins

6° A propos de la restauration de l'orgue de l'Auditorium M.Ravel de Lyon

Ce qu'écrit Mme Claire  Delamarche, conservatrice de l'orgue de l'auditorium Maurice Ravel à LYON.

 « Aller chercher l’esprit qui dormait dans la matière…» Telle est la mission que s’est fixée Michel Gaillard en acceptant de prendre en charge la restauration de l’orgue de l’Auditorium.

Un défi de taille

Fruit d’une triple histoire (la construction au palais du Trocadéro par Aristide Cavaillé-Coll, la transformation au palais de Chaillot par Victor Gonzalez, l’installation à l’Auditorium par Georges Danion), cet instrument historique pouvait sembler disparate. Il péchait surtout par des couleurs affadies pour certaines, aigries pour d’autres, répondant au goût qui prévalait à l’époque du transfert à Lyon.

Une démarche avant tout patrimoniale

Il fallait rendre aux tuyaux de Cavaillé-Coll et de Gonzalez leurs caractéristiques physiques, et retrouver ainsi les couleurs qui avaient été nivelées dans la recherche d’un « orgue à tout faire ». Rallonge des tuyaux coupés, travail de chirurgien sur les biseaux des jeux à bouche et les noyaux des jeux d’anches, surélévation de trois sommiers, ajout de jeux nouveaux ont permis de ressusciter la poésie et la variété qui s’étaient perdues.

Caractère et poésie retrouvés

L’orgue dispose à présent de registres aux caractères affirmés, qui permettent d’aborder des répertoires a priori antagonistes (orgue classique ou symphonique français, orgue baroque ou romantique allemand, musique contemporaine, improvisation) tout en présentant un ensemble parfaitement cohérent. L’orgue a considérablement gagné en définition, en précision, en éloquence… et en âme.

Cette réussite sonore n’aurait pas été possible sans une remise à niveau minutieuse de tous les éléments techniques et sonores : débosselage, nettoyage et restauration des quelque 6500 tuyaux, nettoyage, réfection et fiabilisation du vent, des circuits électriques et électroniques (notamment dans la console), aménagement de planchers d’accord et d’accès pour l’entretien…

Le projet

Le montant de la restauration s’élève à quelque 240 000 euros hors taxes, financés pour deux tiers environ par la Ville de Lyon, propriétaire de l’instrument, et pour le tiers restant sur les fonds propre de l’Auditorium-Orchestre national de Lyon.

Plus de cinq ans de démarches administratives et de discussions, et environ six mois de travaux auront été nécessaires pour mener à bien ce projet monumental. Mais le résultat est là : notre orgue, votre orgue résonne avec la splendeur des premiers jours, fier d’une histoire légendaire et plus que centenaire, et promis à un avenir non moins glorieux.

Claire Delamarche

(Texte repris sur le site de l'ONL)

 

(et ce ne sont que quelques écrits parmi des dizaines d'autres !)

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